L’EFFECTUATION_ou comment réussir avec sa b**** et son couteau

hello, ce sujet me parle particulièrement car en créant CXO en 2017, mon ex-associée et moi n’avions que ce que décrit la méthode de l’effectuation : nous, nos compétences et talents, notre détermination, un embryon de projet et du réseau. J’ajouterais également que nous avons bossé et voulu gagné de l’argent dès le commencement pour être autonome rapidement.

Je vous laisse donc lire l’excellent article sur la méthode de l’effectuation qui finalement prime une chose : le passage à l’action. Comme dirait l’excellente @Karine Sabatier du shift

think big, start small, but start BORDEL !

Deux approches, deux façons d’entreprendre

Aujourd’hui, deux approches opposées de l’entrepreneuriat coexistent. La première est causale : l’entrepreneur a une idée qu’il souhaite transformer en projet. Il mobilise alors les moyens nécessaires pour atteindre cet objectif (compétences, ressources financières et humaines…) et commence par réaliser une étude de marché et un business plan pour prédire l’avenir.

À l’inverse, l’approche effectuale part du principe qu’un individu (qui n’est pas encore porteur de projet) fait émerger et concrétise peu à peu son idée, grâce à certaines variables, mais sans avoir d’idée précise de business au départ. (ça c’est moi Ellen ;-))

D’où vient l’approche effectuale ?

Saras D. Sarasvathy a introduit la notion d'effectuation
Saras D. Sarasvathy a introduit la notion d’effectuation

En 2001, Saras D. Sarasvathy, chercheuse américano-indienne, a réalisé une étude destinée à déterminer les principes mis en œuvre par les entrepreneurs ayant réussi à monter leur entreprise. Pourquoi cette étude ? Elle cherchait une explication à la prise de décision dans un environnement incertain où les objectifs n’étaient pas clairement définis, par opposition à l’approche causale. Elle a donc rencontré des entrepreneurs et leur a soumis des problèmes à résoudre, tels que le lancement ou la vente d’un nouveau produit. Elle est parvenue à déterminer les 5 grands principes d’action de l’effectuation :

Se lancer avec les moyens à disposition

Si certains vont d’abord fixer des objectifs à atteindre et se procurer les moyens pour y parvenir (approche causale), d’autres vont commencer par étudier et utiliser leurs propres ressources pour fixer des objectifs. Les ressources sont diverses et variées :

– la personnalité de l’individu : une idée n’aboutira pas à la même entreprise selon la personnalité de l’entrepreneur.

– les connaissances : éducation, savoir-faire, expertise… qui sont des ressources sur lesquelles l’entrepreneur se repose afin de concrétiser son idée en projet.

– le réseau : l’entrepreneur s’appuie sur les ressources de son réseau pour que son projet soit un succès. Exemples : savoir-faire en termes de création de site internet, contacts professionnels (clients, investisseurs…).

Déterminer les pertes acceptables

L’entrepreneur ne doit pas raisonner sur la base d’un retour attendu mais sur ce qu’il est prêt à perdre. N’aimant pas les risques, il s’agit pour lui de les contrôler et d’éviter de les décupler.

On parle ici de « perte acceptable » : les entrepreneurs acceptent de perdre quelque chose, limitant ainsi l’appréhension liée au lancement du projet. Il est donc nécessaire de se fixer des limites en termes de temps et d’argent : des milliers d’euros pour la création d’un site internet ou bien des mois pour le lancement de son projet.

Le patchwork synonyme de réussite

C’est grâce aux ressources dont l’entrepreneur dispose, mais aussi aux rencontres effectuées qu’il peut parvenir à transformer son projet en réalité. Le succès du projet est lié à l’émergence et à l’évolution de ce dernier, mais aussi aux interactions avec des acteurs externes. Bien s’entourer permettra donc de décupler les ressources et de créer de la valeur.

Être réactif et tirer parti des surprises

Ce n’est pas en investissant dans un business plan que l’entrepreneur évitera les surprises. C’est justement en sachant s’adapter et réagir face à ces aléas que cela fera de lui un entrepreneur dans l’âme, capable de réagir en toutes circonstances. Il s’agit d’agir au quotidien et de tirer parti des surprises (qu’elles soient bonnes ou mauvaises).

Ne pas prédire l’avenir

Construire l’avenir et ne pas le subir (ni même le prédire), telle est la philosophie d’un entrepreneur dans l’âme. Ce sont les entrepreneurs qui créent le futur en innovant et en s’appuyant sur les actions des autres.

 

L’individu est initiateur du changement, quels que soient son origine, son sexe et même les ressources qu’il possède. Au contact des autres, vous parviendrez à développer votre projet et à en faire une réussite. N’hésitez pas à confronter votre idée avec la réalité, à en parler autour de vous et n’ayez pas peur qu’un tiers vous vole votre idée.

Dans le cadre de l’entreprise, l’effectuation est une méthode positive pour accompagner l’innovation. En laissant une certaine liberté aux salariés, le manager favorise la créativité et fait donc émerger de nouvelles idées. Elle représenterait ainsi un véritable pari gagnant pour l’entreprise en cas de mise en place.